En construction - Under construction
LA CARAVANE ET LES MARCHANDS

La caravane (Fig 7), était essentiellement composée de plusieurs centaines de chameaux, de chevaux, de mulets, d'ânes, de yaks chargés de ballots.

Sur chacun des ballots, un sceau sculpté dans la stéatite (Fig 8), était apposé sur les cachets d'argile qui scellaient la marchandise. Ce sceau attestait de l'appartenance de la marchandise à un marchand, car chaque marchand avait son propre sceau.
Les marchands, selon les périodes et les régions furent sogdiens, chinois, persans, turcs, arabes. Il y eut également quelques grecs, juifs, et italiens.
La caravane était un vrai microcosme social où l'on se regroupait par affinités ethniques, religieuses et sociales. Les marchands étaient organisés en clans et le commerce reposait sur une forte solidarité.
Ils engageaient un maître de caravane -le karavan bashi- qui se devait de procurer l'approvisionnement en eau et en vivres, d'assurer la sécurité en engageant une escorte armée. Il devait aussi, négocier avec les tribus dont la caravane traversait le territoiren, payer des droits de douane.
Aux marchands s'ajoutaient des soldats, des mercenaires, des éclaireurs (ils cherchaient les points d'eau, les caravansérails, la route la plus sûre), des missionnaires, des musiciens, des comédiens, des bateleurs, des femmes....
Les marchands connaissaient bien les pistes caravanières avaient des contacts en terres étrangères et il n'était pas rare qu'ils fassent office de traducteurs, d'interprètes, d'ambassadeurs, voire d'espions...
Plus le trajet était long, plus on choisissait pour le commerce des objets de haute valeur et de peu de poids. Il était prudent de ne pas transporter de grandes sommes d'argent. Dès le Moyen-Age, des banquiers de Bagdad inventent la lettre de crédit, l'ancêtre du chèque.
La caravane ne faisait jamais la route en entier. L'échange des marchandises se faisaient par "étapes, d'un marché au marché suivant, d'où d'autres négociants, les achetaient et les troquaient pour les transporter plus avant". La route était longue, la nature hostile, les périls nombreux. Le voyage durait plusieurs mois du fait de la lenteur des chameaux. Les trajets s'effectuaient de fin mai à fin octobre, mais il fallait passer les montagnes avant l'hiver, les déserts avant l'été. Au rythme de vingt-cinq à trente kilomètres par jour, les marchandises parties de Chine pouvaient mettre un an et plus pour atteindre la Perse.... Les hautes montagnes, les déserts et plus encore les brigands et les guerres obligeaient souvent la caravane à se détourner, voire à s'interrompre.
La classe sociale des marchands, ne jouit pas d'une grande considération, dans les civilisations chinoise, hindoue ou chrétienne. On leur doit cependant beaucoup : ils ont fait circuler des marchandises mais encore, polyglottes et observateurs, ils ont rapporté chez eux des connaissances géographiques, des souvenirs, des légendes. Grecs, Syriens, Sogdiens, Perses, Italiens, allant et venant d'un pays à l'autre, installés en communauté dans une ville étrangère, y ont apporté leurs usages, leurs croyances. Ils ont parfois assurer des missions diplomatiques, prêté de l'argent aux princes. Certains ont écrit des mémoires dont se servent encore les historiens : en 851, paraît une "relation de la Chine et de l'Inde", sorte de guide rédigé d'après le récit de plusieurs marchands ; au 14e siècle, l'italien Pegolotti, rédige une "pratique du commerce". Mais c'est au 13e siècle, que le livre le plus fameux, le Livre des Merveilles de Marco Polo rencontre un succès considérable.